ÂMES SŒURS D'ANTAN

Deux âmes perdues,
Deux âmes (re)trouvées.
Dans la pénombre et l'inconscience,
Dans l'apparence puis la conscience.
 
Autrefois éperdues,
À présent éprouvées.
L'innocence n'est pas éternelle,
La fugacité n'est plus si belle.
 
Un livre se ferme,
Une histoire achevée.
Mon bel ami, amant d'autrefois,
Je t'aurais aimé bien plus d'une fois. 
 
Il est temps maintenant,
D'accepter l'évidence.
La vie aura creusé ses nuances,
et ces moments devinrent gênants.
 
Fermons ce joli livre mais gardons au fond,
Nos si beaux sourires dans ces moments profonds.
 
"La fin d'une histoire ne signifie pas la mort de ses acteurs, ni même n'anéantit pas ses suites. Cela marque simplement la fin d'une aventure, aussi belle fut elle, pour laisser place à plus de sérénité."
 

Hélyo James, 29 novembre 2020

BULLES INVISIBLES

Tu sais parfois je donne l'impression d'être sage et calme, parfois même trop... mais la vérité c'est que je suis meurtri. La vérité c'est que personne ne sait, ne sait qui je suis.
 
Je suis le Grand Sage invisiblement fou qui sait tout, voit tout, sans jamais être vu. Omniscient, maître d'une vérité unique, ma vérité. Sens unique est le mot qui rythme mes relations, les gens s'attachent sans s'attacher, se confient sur tout puis m'oublient. Je suis le confident, toujours là pour toi, toujours là pour eux. Et moi ? Qui est là pour moi, me comprendre, me voir ? Je ne suis pas un être mystique, seulement un être invisible. Je ne détiens aucune vérité qui ne soit autre que la mienne. Je ne suis pas non plus omniscient, être attentif est mon seul pouvoir.
 
[...]
 
Mais merde à la fin !! Ouvrez donc vos yeux !! C'est insensé ! Je hurle intérieurement, mais personne n'entend. C'est aberrant.
 
Je suis seul et le sais, je me suis fait une raison. Pourtant, quelques fois les gens percent ma bulle et y font pénétrer de l'air extérieur, je souffre. Si seulement une personne pouvait la percer sans y laisser un air impur... Toi là ! Me comprends-tu ? Me vois-tu ? Ou ne suis-je qu'une autre illusion déniée par le monde ? Oh eh !! Je suis là !! Moi ! Je suis là... Aucune réponse, le monde est sourd de moi. Silence meurtri, silence meurtrier. Je n'ai qu'une envie, celle de crier au secours.
 
Nous sommes meurtris, dans un monde meurtri. Incompris. Seuls au monde. Se tournant le dos, ne sachant s'il s'agit d'un monde réel. Je sais ce que je veux à présent, et ce n'est pas de ces illusions. Je te veux toi, que j'eusse vu autrefois... seulement si tu veux de moi... mais pas de ces illusions... Je n'y retournerai pas. Ma bulle est solidifiée, indestructible, la tienne encore affaiblie.
 
Nous nous enfermons dans une bulle invisible pour survivre à ce monde... Perce ta bulle complètement, ou bien ne la perce pas du tout. Arrête de te faire du mal en y laissant des petits trous. Cette fois-ci, il n'y a pas de juste milieu. Je suis revenu pour te chercher, ne pouvant me restreindre à t'abandonner... mais ne peux te forcer. Ne perce pas ma bulle, je t'en supplie... Ne perce pas ma bulle, pas cette fois...
 
Je suis là maintenant, alors soyons honnêtes. Tu as essayé, encore et encore, ça n'a pas marché. Essayons une chose nouvelle, mon ange.
 
[...]
 
J'ai l'impression d'écrire les lignes d'un fou, de passer pour un fou. Peut-être est-ce le cas, peut-être suis-je fou. J'aime ma folie, lorsque ma folie me rend heureux, lorsque ma folie ne dérange personne. J'ai l'impression qu'elle dérange maintenant, qu'elle se heurte à un monde autre que le mien, qu'elle se heurte à... ton monde...
 

Hélyo James, 4 octobre 2020

DÉRÉALISÉ

Imaginez un monde sans vie. Un monde autour duquel ne gravite que néant et obscurité, un monde... sans rien. Vide, il est vide. Obscur, sans issue ni entrée. Comment suis-je arrivé ici ? Où suis-je seulement ? Je n'en sais rien. Perdu, pour sûr. Dans un monde obscur, vidé de tout sens et de toute humanité, un monde... qui n'en est pas un. Je me sens... ailleurs. Vide, toujours plus vide. Ma voix résonne dans ma tête, aucune paroi pour absorber ce son qui n'en finit plus. Où suis-je ? Je ne me pose plus la question. Je suis nulle part et partout à la fois, absent et pourtant bien réel.
 
Réel ? Qu'est-ce que ça veut dire, réel ? Je ne suis pas réel ? Ce monde... est-il imaginaire ? Ces gens-là... ils marchent, parlent, mais tout semble si lent, si... vide. Chacun des mots qui sortent de leur bouche perd de leur sens, leur résonnance... je n'entends rien. Sourd, je suis sourd de vie, sourd de sens. Vidé, absent, mais où suis-je seulement ? Je suis là, devant toi, devant eux, sur ce banc, cette patinoire. Je sens le froid, n'est-ce pas ? Quelle étrange sensation... j'ai l'impression de rêver. Serais-je dans un rêve ?
 
Je n'entends rien, ne vois rien, et pourtant, j'entends tout, je vois tout. Un filtre se superpose. La réalité n'est plus que lointaine, quasi invisible mais lucide. Ou bien serait-ce l'inverse ? Mes pensées... Elles tournent, encore et encore, sans jamais sortir de leur trou. Je suis ivre. Ivre, chaque mot pèse si lourd sur ma langue, chaque pensée prend trop de place dans ma tête, je suis si lent. J'ai l'impression d'être dans un rêve interminable et lassant dès la première seconde. Il ne se passe rien, rien du tout, c'est le néant.
 
Trois mois que je rêve, je n'en peux plus. Je vois bien que je ne suis plus, plus vraiment de ce monde. Si seulement je pouvais lever ce voile qui m'en coupe... Il pèse si lourd ! Je n'y arrive pas, je suis damné dans un monde sans vie, sans âme, sans espace ni temporalité. Ailleurs, encore. Aidez-moi ! Je hurle, mais personne n'entend. Je les vois passer devant moi, moi qui attends éternellement sur ce banc sans lueur. Pourtant je bouge, je cours, je parle... du moins en apparence. Je ne suis pas vraiment là.
 
Non, voyez-vous, je suis ailleurs et vous ne pouvez me ramener. Mon ivresse est infinie, prisonnier d'un néant émotionnel. Si seulement je pouvais ressentir un peu de vie... Étreins-moi, toi qui me fixe là. Tes yeux semblent dire une chose contraire à ton contrôle. Vas-y, serre-moi. Embrasse-moi. Je veux sentir, sentir tes lèvres sur les miennes, tes mains glisser sur mon corps, ta peau doucement effleurer ce voile invisible. Touche-moi. Fais moi ressentir cette vie qui t'anime, je veux sentir ce désir transvaser vers mon corps. Je dois ressentir. Le désir, la joie, la colère, la peur, l'excitation... vas-y, ramène moi avec toi. Sors-moi de cet éternel vide émotionnel, de ce rêve sans fin.
 

Hélyo James, septembre 2020

DAME DE L'AUBE

Vous êtes si belle,
N’est-ce pas là si cruel ?
Et dans mon âme perdue,
Ô ma douce suis-je dont éperdu ?
 
Mon amour pour vous
Ne reste guère sans remous...
Dans ma lointaine vision
Je n’en vois l’horizon...
 
Ma chère et tendre Éos,
Cela m’en ronge les os...
Loin de moi la folie
Dont je suis affaibli,
 
Lorsque je vous dirai,
Du haut de ce joli muret,
Que je ne puis m’en aller
Sans un dernier baiser.
 

Hélyo James, 2 décembre 2020

DÉSIR INQUIET

Je te vois, je t’entends ;
Tu es belle et radieuse ;
Ta voix m’apaise et me berce ;
Et ton sourire me transperce.
Alors j'deviens curieux ;
J’ comprends pas c’ sentiment.
 
Je te veux, je te désire ;
Puis-je t’appeler ma p'tite étoile,
Ma belle goutte de mer ;
Une p'tite blague et ton rire… Ô ton rire…
J’aimerais tant l'peindre sur une toile ;
Mais je ne peux guère et c’est amer.
 
Je te regarde et ne cesse de tomber ;
Les abîmes ont eu raison de mon cœur.
T'es si belle, je ne peux que succomber ;
Je me noie dans un océan moqueur.
 
Ton étreinte me conforte ;
Tes mots sont pour moi des caresses.
Je me réjouis de cette tendresse ;
Et ne peux que t’ouvrir ma porte.
 
Mais mon désir est inquiet ;
T'es pas libre, donc je me tais.
Et voilà qu'j’me retrouve avec ces rimes et poèmes à la noix ;
Tentant de te faire passer un message que tu n’auras pas.
 

Hélyo James, 20 février 2019