PHILOSOPHER

La mélancolie des terres oubliées, le silence de la psyché. Moi, qui suis-je ? Je suis un être sans piliers, sans racines. J'avance sans savoir où je vais. Le savoir, mon désespoir. Je ne peux espérer un avenir dans un monde sans avenir ; l'idéaliste-réaliste ne peut qu'espérer un présent inconscient. Dans mes questionnements ces derniers temps, les frontières de la réalité à dompter. Une déréalité, ou une surréalité ? La banalité des pensées, mêlées à la complexité de l'insensé. Philosopher, c'est bien beau, c'est bien utile, mais jusqu'où ? Lorsque toute pensée se retrouve questionnée, que la réalité elle-même n'est plus actée, que la personnalité se perd dans la paradoxalité : philosopher, c'est torturer.
 

Hélyo James, 26 décembre 2021

DES FILMS...

Des films intérieurs plein la tête, je les laisse écrire les scénarios de mes amourettes. Trop, je suis trop. Mes films... dignes de comédies romantiques à deux balles. Bien des fois ils auront brisé des genèses, bien des fois ils m'auront fait voir des chimères. La dernière brisure en date est jeune d'une semaine, si jeune encore...
 
La distinction entre mon imagination et la réalité se base sur des biais ambiguës, difficile ainsi d'y lire clairement. Et lorsque les films diurnes deviennent aussi nocturnes, tout se mêle d'autant plus que le répit n'est plus. Je tente d'avancer, d'oublier... mes rêves me retiennent. Si clairs, si limpides, si réalistes... Les actes manqués qui défilent dans mes songes, les opportunités bafouées qui reviennent me hanter. Si les rêves sont le reflet de l'inconscient, alors je peux le dire, je suis dans la mouise. 
 
Des mois que je lutte contre des ressentis, des mois que je me bats pour les remplacer ; ils restent, insensés, insensibles. Elle. Pourquoi ? Ça ne fait pas de sens. Je suis épris d'un biais, je suis épris d'une image façonnée. Pour elle je ne ressens rien, pour elle je ressens tout. Le jour et la nuit, encore et toujours. Dans mes rêves je la découvre, nouvelle, une connexion mystique qui n'existe que dans mon esprit endormi. Des films, des rêves, rien de plus. Je l'oublie, et une part de moi n'est pas d'accord avec ça.
 

Hélyo James, 21 décembre 2021

COLLATÉRÉ

Innocente elle était, pervers il était. Il n'a pas tenu sa promesse, il l'a brisée. Brisée, encore et encore. Comment réparer les bris arrachés de l'innocence enfantine, de l'innocence de vie ? Comment recoudre une âme écorchée jusqu'à la moelle ? Jeu mesquin, narcissisme, cruauté. Un criminel, c'est tout ce qu'il est. Il a entaché jusqu'à la dernière âme, l'arborescence. Il a créé un monde éclaté, brisé les chaînes de la moralité.

Manipulateur insoupçonné, il façonne sa vérité, détourne la leur, l'injustice. Menteur invétéré, il a explosé l'émotif, il a fait voler en poussières la lucidité, fait naître le chaos. Témoin de sa cruauté, elle aussi est emportée. Elles sont brisées ; et moi, je suis collatéré. J'ai subi les retombées de sa cruauté, la déchirure de leur psyché.
 

Hélyo James, 17 décembre 2021

CETTE SENSATION

Plus rien, je ne ressens plus rien. Ailleurs, je suis ailleurs. Sans attaches. Le manque, l'attirance, tout, tout a disparu. Mes sentiments, où sont-ils ? Envolés, ils ont pris leur envol. Je suis vide. La tristesse, l'euphorie, la colère, la peur, le désir, tout ça n'est plus. Vide, je suis vide. Automatisme, j'agis comme un véritable automate. Ma personnalité... s'est évaporée en partie. Coquille vide, la perle invisible.
 
Je ne sais que dire... Je ne ressens rien, voilà tout. Rien d'extraordinaire, je suis juste ailleurs. Je vois le monde de manière claire, ce n'est pas une réalité altérée à part entière. Seulement je ne ressens rien, je n'ai aucun intérêt. Les gens qui m'entourent sont comme de simples décors animés. Ils ne se heurtent pas à mon monde, ils ne font que passer sans s'arrêter ; comme moi, au fond. Je crois que je n'aime pas cette sensation, mais je n'en suis pas certain.
 
Peut-être devrais-tu te heurter à mon monde, peut-être devrais-tu briser la distance, venir me déranger dans ma bulle. Peut-être pourrais-tu me faire revenir, peut-être pourrais-tu me faire ressentir, venir me donner un choc. Je ne ressens rien, rien du tout. Je sais seulement que seule une vive émotion pourrait me ramener, si ce n'est le temps. Le temps est incertain, variable, il pourrait s'éterniser, comme il l'a déjà fait. 
 
Un baiser m'avait ramené, mais ce n'était pas un conte de fée. C'était un baiser empoisonné, dont le seul but était de me rappeler les âmes déchirées. Il ne voulait rien dire, mais parce-que pour lui il voulait dire, j'avais ressenti et j'étais revenu. Le désir a l'avantage d'être une émotion vive, rapide, facile à exprimer, une émotion parfaite dans des cas comme celui-ci... à condition de savoir le faire sentir. 
 
Je suis blasé, vide, sans aucun ressenti. L'automate me protège d'émotions qu'il juge risquées, sans se soucier que ces mêmes émotions me font vivre. Sans elles, je suis vide, sans intérêt. L'automate se trompe, le plus grand danger se cache dans l'absence de ressenti. Je crois que je n'aime pas cette sensation.
 

Hélyo James, 13 décembre 2021

J'ATTENDS

Arrêté. Le temps arrêté... défilé. Planté, sans un bruit, sans un mot. Immobile je reste dans ce couloir, j'attends. J'attends la brise qui ne vient pas, j'attends. J'attends la peine qui s'éternise, j'attends. J'attends le monde, la vie, les ressentis... qui se font attendre. J'attends de croiser son regard, de plonger dans ses yeux. Ce soir je veux parler sans un mot, me connecter. J'attends. Personne ne vient. J'attends encore.
 
Viens donc me rejoindre, je sais que tu m'entends. J'ai croisé ton regard, j'ai plongé dans tes yeux ; tu as croisé mon regard, aperçu une part de mon âme fragmentée. Je t'attends. Encore un peu. Je ne désire pas ton cœur, seulement ton corps chaud contre le mien. Je sais que tu le veux, je peux le voir dans tes yeux, le sentir dans ton aura. Viens me chercher, je t'attends.
 
Approche toi, regarde moi. Vois ce désir grandir dans mes iris bleus. Approche toi, succombe, ose. Je t'attends. Juste une fois, juste pour voir, essayons... succombons. Embrasse moi. Touche moi. Nos souffles chauds sans un mot. Oublions ce monde insensé, ce soir nous sommes en solitaires. Ma main sur ta peau si douce, qui parcourt ton corps désireux, de tes joues, à ta nuque, doucement redescend, trace tes contours. La sensation de nos lèvres qui se découvrent, les doux murmures, sensuel. Nos corps qui fusionnent, sans un mot, le désir qui se fait sentir. Une pause temporelle, une pause sensuelle.
 
Embrasse moi. Touche moi. Je t'attends. Je t'attends, dans ce couloir immobile, j'attends. J'attends la brise qui m'effleure à peine, qui difficilement m'atteint, j'attends. Encore un peu. J'attends. J'attends que l'imagination devienne réalité, j'attends. Éternellement. Approche toi. Viens me trouver. J'attends.
 

Hélyo James, 9 décembre 2021

ALZHEIMER PRÉCOCE

Alzheimer précoce, une certaine liberté qui se dessine dans l'oubli. Oublier ma personne, oublier une vie entière, les remords, les regrets. Oublier les actes manqués, les chemins escarpés. Je voudrais tout effacer, tout recommencer. Tant d'innocence malmenée... J'efface d'un premier jet, les mandarines en rebord de comptoir, les journaux amassés, la vaisselle sur l'égouttoir, les traces de lait échappé. Un brin de vie pour un brin d'oubli, un brin de liberté, le goût de tout recommencer. 
 
Les lignes du plancher se mêlent, disparaissent peu à peu, un nouveau monde qui se dessine, loin de tout, loin de moi. J'oublie les dernières bribes de mon existence. Les amitiés naissantes, les connaissances. Les sorties tard le soir, les promenades en char. Les regards échangés, les sourires adressés. Les émotions valsantes, les situations malaisantes. J'échappe un monde pesant, affligeant ; mes peines, mes souffrances.
 
Il ne reste de mon appartement que la sensation des coussins comme assise. Le reste, tout a disparu, tout. Le monde n'est plus que le reflet de lignes dans l'espace-temps : des hallucinations. Ma main aussi disparaît, peu à peu, je m'efface, du bout des doigts jusqu'à mes paumes, mes poignets, je disparais. Mes affronts et mes peurs, mes faiblesses, mes détresses. Tout s'envole. Mon passé... il disparaît. L'abandon... envolé. Les tortures mentales, les pensées... arrachées. Ma paradoxalité... décimée. Je disparais... Alzheimer précoce.
 

Hélyo James, 8 décembre 2021

LA ROSE

Comment est-ce arrivé ? Comment peut-elle passer d'invisible à trop visible ? Ces sensations que cette fleur aura fait naître, ces sensations que cette fleur continue de faire naître en moi... Je crois qu'encore jamais je n'avais fait face à telle situation. Ça me perturbe, je tente de l'ignorer, d'oublier que j'ai croisé son chemin, je n'y arrive pas. 
 
Un rosier, une rose, une seule. Je m'y suis approché, me suis fait piquer. Telle l'aiguille qui plongea Aurore dans un long sommeil, j'ai plongé dans un profond désir. Je complexe à présent. Ses courbes si pures, si belles, sa couleur enivrante, son odeur sauvage, sa symétrie parfaite, le danger qu'elle représente... la rose, si sauvage. Je ne suis rien de tout ça si ce n'est trop sauvage, le parfait contraire, parfaitement opposé, trop imparfait.
 
L'impossible me tue, je ne peux pas l'atteindre. Je pourrais plonger dans ce rosier, m'arracher un bras ou deux, m'ouvrir le corps, me faire transpercer le cœur, que je ne pourrais toujours pas l'atteindre. La rose, reine de son royaume épineux, a dressé des bois que je ne peux affronter. Alors je me rabats sur les coquelicots, fleurs des champs, qui abondent et que je peux cueillir aisément. Je les cueille, les trompe par la pensée. Lorsque je touche du doigt leur tige, c'est la rose que j'imagine cueillir.
 

Hélyo James, 7 décembre 2021

ILLUSION

Ressentir pour ne plus ressentir. Oublier la déchéance émotive, la déchéance de vie. Partir pour ne plus revenir. Ce n'est là que pure illusion. Je veux sentir ce que la folie a de bon à apporter, que la pureté ne saurait envisager. Voir le monde s'ouvrir sur un sens, ne plus fuir l'innocence.
 

Hélyo James, 1er décembre 2021

UN SOIR FIGÉ

Je voudrais arrêter le temps comme on arrête un cœur ; figer l'instant dans son dernier battement, son dernier souffle. Je voudrais oublier le défilé de songes, la souffrance des pensées. Profiter du froid de l'hiver pour ralentir la vie qui se terre au fond de mon être. Je veux réchauffer mon corps tout entier d'instants figés, ne plus penser à ce qui s'en vient. Les corps chauds qui s'entremêlent et se complètent d'imparfaites perfections. Pour oublier les ratés, l'incertitude. Pour oublier ce temps qui défile, la succession des ères d'antan. Vivre, je veux vivre. 
 
Ce soir pourtant je refuse. Je te refuse, toi, qui m'attendais là-bas. Ce soir je ne veux pas de nouveauté, pas de complexité. Les liens ne sont pas encore tissés, et je ne veux ce soir que pure simplicité. Je ne veux pas m'efforcer de t'expliquer, trouver la connexion de nos psychés. Je veux les corps sans un mot, les regards, les touchers, le partage des corps dans l'absolue vérité -inatteignable-. Je veux cet imprévu naturel que je n'aurais pas avec toi ce soir... cher ami étranger. Je veux la frustration, les émotions qui se déchaînent ; lorsque les deux corps savent ce qu'ils cherchent, que l'ambiguïté n'a pas lieu d'être. Tout est clair, limpide, aucune recherche, juste un plaisir égoïste à partager.
 

Hélyo James, 30 novembre 2021

PREMIÈRES NEIGES

Une page se tourne, une nouvelle saison s'annonce. Après les lueurs éclatantes de l'automne, l'éveil coloré des feuillages, l'annuel théâtre amoureux, les arbres qui se meurent, le temps maussade et le temps ralenti dans son accélération, l'hiver fait sonner ses grelots. Il approche, les premières neiges. Dans une nature mourante, la neige éveille mes pensées et apaise mon esprit. Le renouveau, une page nouvelle. 
 
D'un coup, sans prévenir, elle tombe, embaume mon cœur. Un enfant sous son règne je redeviens. Les premiers flocons si délicats contrastent avec un monde brisé, faussé. Je suis fasciné par tant d'innocence face à tant de déchéance. C'est fascinant. La neige, la délicatesse de ses molécules qui volent, flottent dans l'air, si poétique. Plus encore que la pluie, la neige éveille mes sens. Je ne saurais poser de mots pour décrire si parfaitement cette sensation qui m'envahit, m'anime. C'est si beau, si merveilleux, si... pur ! 
 
Ils volent, tourbillonnent, valsent dans un monde sans règles. Ils tombent, les vagues... Ils chutent, sans se soucier de l'atterrissage. Aucune destination, hasard, tout est hasard. Ils me parlent, sans un mot, ils me parlent. Je ne saisis pas ces paroles, mais au fond, je les ressens. La neige est de ces choses qui ne demandent pas, elle donne, généreuse, on ne peut que recevoir. Et puis ses messagers se posent, dans un silence sifflotant, grelottant, sur la terre, délicats, si délicats... Tout doucement, ils fusionnent, habillent le sol d'un blanc purifié, d'un blanc coloré qui n'attend que... qui n'attend rien. 
 
Tout sourire, je me laisse transporter. Poussière de fée, féerique, ou quand le ciel enchanté répand sa magie sur nos âmes déchues. On dit que le printemps est la saison où tout reprend vie, je ne vois pas les choses de même. Pour moi, l'hiver est cette saison. Il forge les racines d'un renouveau, permet au monde un peu de repos ; sans lui, le printemps ne serait pas et le monde fatigué. L'hiver purifie, sème les graines d'un nouvel horizon.
 

Hélyo James, 19 novembre 2021

DIS MOI...

Toi qui passes, toi qui vis là à deux pas de chez moi, dis-moi, qu'attends-tu de moi ? Tu es la muse de mes récits, de ceux qui sont ici, et de ceux interdits, à l'abri bien gardés. Et tu le sais, je me suis fait prendre. Il y a encore beaucoup que j'ignore sur toi, beaucoup que j'attends de découvrir. Je pense que dans nos incompris se cache un fond de vérité. Peut-être devrais-je songer à en écrire un roman, voir ce que les gens en penseraient ; si c'est juste moi et mon penchant dramatique, ou s'il y a bien un sens caché. 
 
Je sais que je divague à vitesse grand V, que je me perds sous un tas d'émotions, que des films se dessinent dans ma tête à chaque instant, que j'enjolive le monde qui m'entoure, mais toi, toi je ne sais pas. Les histoires prennent racines dans la vérité, c'est bien ce qu'on raconte, n'est-ce-pas ? Je me demande quelle est cette vérité, quelle vérité est la nôtre. 
 
Mes sentiments pour toi s'obstinent autant que ma personne. J'ai bien tenté de lutter, en vain. Et c'est bien la première fois que face au mur je reste, immobile, interdit. La lassitude face à l'évidence m'avait toujours fait revenir, jamais mes sentiments n'avaient persisté face au mur. Face à toi pourtant, ils sont toujours là, ils ne veulent pas partir. Qu'importe la distance que tu pourrais mettre entre nos deux cœurs, ils resteront, immobiles, vivants, t'attendant. Je me mêle, ce n'est pas logique.
 
Alors dis-moi, toi qui hantes mon cœur, toi qui hantes mes nuits. Y'a-t-il un sens à tout ça ? Dois-je croire à la logique ? J'écris ces lignes apaisé, j'écris ces lignes réfléchi. Ce ne sont pas les lignes d'un être manipulé, par quelque émotion qu'il puisse exister. Alors dis-moi... à quoi ça rime ? Y'a-t-il un sens à tout ça ? Que puis-je espérer de cette ambiguïté ? Ai-je au moins une raison d'espérer ? Ou ne suis-je qu'hanté par une ambiguïté rêvée ?
 

Hélyo James, 17 novembre 2021

HURLE À LA LUNE

Hurle à la lune, hurle à la Terre. Déchaîne-toi, brise ces chaînes qui te retiennent, brise-les. Au choix ce soir : l'Ouragan ou le Tsunami. À toi de voir. Je veux brûler les cendres de mon cœur pour calmer ces douleurs. Je veux déverser les torrents sacrés de ma peine. Je veux détruire chacune de ces sensations, chacun de ces sentiments. Dramatique je suis, sans raison je hurle à la lune.
 

Hélyo James, 16 novembre 2021

JEU DE REGARDS

Chaleureux sentiments, chaleureuses émotions que je sens ; de nulle part surgissent, de nulle part m'envahissent. Un sentiment de désir naissant qui grandit. Une imagination débordante, je t'imagine. Le brun de tes yeux qui brillent, rêveurs, la terre céleste je vois. Un sourire si beau, si fort, et si fragile à la fois. Soleil nocturne, éblouissance émerveillée. Dans nos yeux la parole libérée, nul besoin de mots dans ce silence apaisé. Mon regard divague, puis sur tes lèvres vient se poser. Tu me regardes, immobile, je te souris. Je m'approche, vient déposer un baiser sur ton front, me recule. Le jeu, ambiguë, se révèle, cartes sur table. Tu sais, et je sais. Dans mes iris bleus tu devines mes pensées. Le temps arrêté, plus rien ne bouge, on se regarde, sans un mot...
 

Hélyo James, 13 novembre 2021

MA CHÈRE

La pureté de sa robe blanche, radieuse, qui s'efface au fil de ses lignes si jolies, si belles. Une impure beauté. Ô comme je t'aime ! Ma chère et tendre, ma belle, ma bien-aimée qui seule me comprend, merci. Tu fais naître en moi un sentiment d'apaisement, profond. Jamais tu ne juges mes traits, jamais tu ne juges mes fautes. Et je t'aime pour toutes ces choses. Ton mystère, ta finesse, ta sagesse, ta présence... à jamais là pour moi. Je t'aime pour me comprendre quand personne d'autre ne le peut. Car d'une incompréhension naît un mot, puis deux, puis trois, puis tout un petit récit pour y faire mourir un brin de sens. Écriture, ma belle, ma partenaire de vie, merci.
 

Hélyo James, 10 novembre 2021

UN CERVEAU QUI DISJONCTE

Délicate attention, délicat j'étais. D'une genèse d'amour, émotions valsantes. Les yeux qui brillent, le cœur qui chante. Le sublime, puis la distance. La lassitude aurait dû me lasser, pourquoi donc je reste hanté. Vacille et scintille, bouscule, timide. Pensées endormies, pensées somnolentes, pensées inconscientes. Je tombe, sans sentiments, je tombe. Un paradoxe ancré, une incompréhension qui perdure. Stop, j'avais dit stop. Pourtant aujourd'hui encore, dans ma fuite elle a perduré. Je suis tombé, j'ai échoué. Une pensée, un regard, voilà tout ce qu'il aura fallu pour perdre pied dans mon ancrage. Sans raison, incompréhension. Tu me hantes, sans raison, tu me hantes. J'ai échoué. Ébullition, mon cerveau en ébullition. Je boue, sans raison. Les bulles éclatent et débordent, pourquoi donc ?
 

Hélyo James, 8 novembre 2021

L'AMANT NOCTURNE

Douce nuit, douce lune. Il danse à son clair, son amant dans les bras. Valsant les derniers vers d'une étrange mélodie, ils refont le monde à tour de pas. Tipoti, tipota, clipoti, clipota. Voici une belle nuitée qui s'annonce, les étoiles en guise de toit. Un rêve éveillé qui n'en est pas. Chut, ne le réveille pas.
 

Hélyo James, 7 novembre 2021

UN VENT NOUVEAU

Paradoxal il est, paradoxal il sera. Teinté de gris, teinté de jaune, il est tantôt champ chromatique que couleur à part entière. Au plus bas, au plus haut ; au plus haut, au plus bas. Renouveau, à nouveau. Fuite ou bien déclic. Tic tac... Novembre est là, trop tard, trop tôt, à l'heure il n'est pas. Je suis le vent qui souffle, le feu qui te brûle. Je suis la mer qui berce, la terre qui régénère. Je suis tout ça à la fois, nulle part dans ce monde. Je fuis, je cours, je fais face, m'efface, je recule et redémarre. Qui suis-je ? Paradoxal sans aucun doute. Tic tac... Novembre ? Le temps n'est plus, il n'existe pas. Adieu restes d'antan, je pars... un vent nouveau.
 

Hélyo James, 1er novembre 2021

FLUCTUATIONS ENFANTINES

Fuyons, fuyons !
Loin de moi émotions enfantines, loin de moi !
Ô ma douce folie... Lorsque je reviendrai tu ne seras plus,
Emporte dont avec toi ces enfantillages et qu'ils ne reviennent plus !

Petit enfant affolé,
Petit cœur emporté ;
Enfantillages et liberté,
Redondance et céphalées.

Si l'erreur répétée n'est qu'décision,
Dois-je faire le choix d'aimer sans restriction ?

Peut-être devrais-je y repenser,
Ne plus faire face à ces pensées...
Car la cour est bien loin derrière,
Que Grand Chapeau n'y retourne guère.
 

Hélyo James, 16 octobre 2021

ELLE

Elle entre dans la pièce, suivie de toute la beauté qui l’accompagne chaque instant. Je fonds. Littéralement, je fonds. Je sens mon cœur fondre, se fendre, s’écarteler jusque dans mon estomac, s’étirer jusque dans les méandres de mon bas ventre, remonter jusque dans mes poumons pour les en priver d’air, me couper le souffle. Elle me coupe le souffle, voilà ce qu’elle fait, elle et sa beauté. Elle ne doit pas savoir, non, elle ne doit pas savoir. Elle n’est pas libre, je dois me taire. C’est si dur ! Pourquoi suis-je donc toujours celui qui tombera en amour des mojos ? Pourquoi toutes mes histoires doivent-elles toujours être aussi compliquées ? Pourquoi mes sentiments ne peuvent-ils pas simplement arrêter de s’emballer ? Pourquoi ne cessent-ils pas de vouloir jouer dans une comédie romantique ? De la torture, voilà ce que c’est. 
 
L’air coupé qui tente de remonter à la surface avec ces quelques mots reste bloqué. Il ne franchira jamais les barrières de ma langue, ces quelques mots ne feront jamais vibrer ses tympans. “Tu es magnifique, éblouissante, et je ne peux trouver de mots suffisamment représentatifs de toute la beauté que tu fais parvenir à mes yeux." Si seulement… Mes lèvres veulent mourir sur les tiennes. Je veux mourir sur tes lèvres.
 
Tu sais, je ne comprends pas cette attirance que j’éprouve. Du moins, je ne comprends pas l’intensité qui s’en dégage, je ne comprends pas ces sentiments que tu fais naître au plus profond de mon être. Putain que j’aimerais le crier ! Je veux le chanter sur les toits, l’ancrer sur les terres, le peindre sur les toiles désertiques. Je veux hurler ces sentiments qui m’animent, cette genèse de sentiments. Je veux… je te veux toi, simplement.
 
Je ne pensais pas tomber pour toi, pourtant il ne m'aura pas fallu longtemps pour qu'il soit déjà trop tard. À présent chaque regard posé sur toi est comme une douce torture qui fait palpiter mon cœur un peu plus à chaque fois. Ainsi je peux sentir le désir doucement monter, puis m'étreindre comme il n'est pas permis. Ton dos dénudé, tes longs cheveux sauvages. Ce n'est pas permis. Alors je me demande : qu'en est-il de mon paraître ? Peut-on lire la scène que je m'imagine sans le moindre trouble, ou bien faut-il plonger au fin fond de mes iris bleus pour en percevoir les bribes ? Car pour moi il ne fait de doute cette clarté qui apparaît lorsque je te regarde. Je m'efforce tellement de ne rien laisser paraître que cela requiert un effort considérable de ma part, pour ne pas briser notre semblant de relation naissante, pour ne pas courir te prendre dans mes bras, ne pas t'embrasser.
 
L'attraction est telle qu'il ne fait de doute, que sous un verre d'alcool ou deux, mes barrières tomberaient en ruines avec mon contrôle. Alors je te regarderais, du plus profond de mon être, et tu pourrais lire le désir dans mes yeux, l'amour naissant que je te porte, toute la tendresse que j'éprouve pour toi. Je te regarderais à n'en plus finir, nos yeux ne se quitteraient plus, tu pourrais me voir t'embrasser au travers de mon regard, tu pourrais voir tout ce que je m'efforce de ne pas faire. Tu pourrais me voir te faire danser, valser, au beau milieu de la pièce. Et puis sûrement que je finirais par poser ma main sur ta joue délicate, me rapprocherais doucement, tout doucement, de toi. Je te sourirais, comme à mon habitude, caresserais ton doux visage du revers de ma main, avant de poser mon regard sur tes lèvres à nouveau. Nos souffles se feraient plus lourds, plus chauds, viendraient chatouiller nos émotions. Je m'approcherais encore un peu, et dans un dernier sourire adressé, je t'embrasserais.
 
Du moins, c'est ce que je préfère m'imaginer ; car en réalité, toi et moi savons très bien que tu ne me laisserais pas faire. Et puis, sûrement que ce ne serait pas si lent, sans contrôle, je ne pourrais pas tenir deux minutes sans l'impulsion qui me mènerait à venir mourir sur tes lèvres.
 

Hélyo James, 14 octobre 2021

DEMAN J'OSERAI

J'observe, sur ce banc, cette soirée qui défile, de musique en musique. Le temps s'apaise, la luminosité baisse au fil des heures. 1h30 que j'observe, c'est encore peu. Je laisse mon esprit s'imprégner de cette douce atmosphère qui règne, je ne suis pas parti, pas encore.
 
J'observe, sur ce banc, ces gens qui défilent, me sourient, se questionnent, j'aime ça. Comme en hiver, je fige le temps par la contemplation. Peut-être pensent-ils que je suis sage, peut-être un peu trop, et peut-être ont-ils raison, ou peut-être pas. Je ne sais pas, je me fiche de tout ça. Je suis juste là, à attendre. Attendre quoi ? Attendre, simplement. Il n'y a pas de but dans mon attente, j'attends seulement.
 
J'observe, sur ce banc, ce paysage au loin, tous ces bâtiments à l'architecture si spécifique de ce bout de terre, qui se jonchent au milieu de tous ces arbres environnants. Ces voitures qui s'éclairent, disparaissent, laissent la place aux suivantes. C'est beau. Le temps se fige dans son défilé, mes émotions aussi quelque part.
 
Je m'ancre dans ce monde, je crée une bulle de temps, j'y peins ces visages, ces sourires, ces arbres, ces flèches sur les toits. J'y peins l'insouciance du moment, la sérénité qui s'en dégage. Tout ça me renvoie en hiver, à cette période où le temps s'endort au fil des jours, où les esprits s'éveillent le temps de quelque temps.
 
C'est éphémère, bien sûr, c'est ce qui fait toute la beauté de cette période, de cette naissance hivernale. L'air se fait frais, froid, les cœurs eux se réchauffent, s'entremêlent et s'enlacent. Par l'amoncellement de vêtements, les corps s'effacent pour laisser l'esprit des cœurs en quête de chaleur se révéler.
 
J'aime la sensation du froid sur ma peau, ce froid qui pique, caresse, puis réchauffe avant de brûler. Ce froid qui réveille, éveille. J'aime cette simplicité qui s'élève de l'hiver. J'aime cette ambiance tamisée, ces chutes verglaçantes qui ramènent l'insouciance enfantine. Si ma survie ne s'en trouvait pas menacée, je m'étalerais sur le sol enneigé, pour ne plus y bouger, comme éternellement allongé sur ce blanc scintillant. À contrario de l'étouffante chaleur estivale, le froid permet de respirer, il vit dans nos poumons quand la chaleur vient y mourir.
 
Alors j'observe, je mémorise chacune des formes montagneuses qui dessinent un paysage infini, empli de verdure. J'observe la douce mélodie qui s'en dégage. Je suis toujours assis, sur ce banc, en haut de ces marches, devant le passage des derniers êtres étudiants du jour. Cela fait maintenant deux heures, je n'ai pas bougé. Je suis bien. La musique continue de retentir dans mes oreilles, c'est à peine si j'y prête attention, elle masque seulement l'agitation alentour. Je vais l'éteindre, profiter du silence qui a fini par s'installer sur le campus.
 
La faim quant-à elle fait seulement son apparition, je l'ignore pour l'instant. Je mangerai quand cette dernière deviendra insupportable. Je me lèverai alors de mon banc, descendrai les marches qui me séparent de la porte inférieure, me dirigerai jusqu'au couloir qui suit, nourrirai le distributeur qui me nourrira à son tour ; puis je rejoindrai la sortie qui aura été mon entrée quelques secondes auparavant, remonterai les mêmes marches descendues, reviendrai poser mon corps immobile sur ce même banc qui supporte mes pensées. Ce sera un moment hors du temps, qui restera figé éternellement.
 
Et alors que rien n'y présageait, dans une dernière et profonde inspiration, je me lèverai pour la seconde et dernière fois de ce banc, et regagnerai le cours du temps normal, après des heures passées à simplement contempler, à vivre dans la présence par mon absence de présence. Je me ferai à manger, ou peut-être pas, préparerai mon sac pour le lendemain, et finalement j'irai me coucher. Demain j'oserai. C'est inscrit sur la feuille qui me servait de marque-page, elle ne sert plus à présent, mon livre est terminé depuis plus de deux heures. Je l'afficherai sur ma porte d'entrée, "OSER", qui est accompagné de plusieurs petits autres mots, "AIMER", "VOIR", en plus petits caractères, ainsi que plusieurs autres petits rappels de vie. Demain j'oserai.
 

Hélyo James, 14 septembre 2021

PETIT ENFANT

Petit enfant perdu dans ce monde endormi, par ses rêves doucement s'éveille et s'extirpe. Plongé dans une longue imposture, incompris, libéré le voici qui renaît. Avec son beau chapeau, enfin libre de vivre sa vie, au milieu de ce monde qui demeure incompris. Le voilà maintenant danseur, penseur aguerri, aventurier dans ses heures jamais perdues. Bonheur sauvage et liberté, sont les mots qui le définissent.
 

Hélyo James, 29 avril 2021