"LAICHER" LE SORBET
Sur les rives du fleuve St-Laurent, le zéphyr traverse mon essaim de pensées. Je suis coite face à ce qui deviendra la mer, je replonge dans un souvenir printanier. Dans les rues du Vieux-Québec, cette logorrhée feignait la connexion. Nous avons musardé alors que nous aurions simplement pu lésarder. Guet-apens du coeur, nous sommes devenus las de ce qui s'annonçait pourtant alibabesque à souhait. Les occasions manquées pullulent, nous avons manqué d'hasarder. Il me chalait pourtant de lui plaire, de panser nos âmes mortelles, loin de toute la jactance futile des premières dates, comme pour mansuer nos péchés de mortels... J'ai oscillé entre monts et marais sensoriels, balbutié maints jeux de mots farfelus, comme dans un menuet en solitaire gracieux. Jamais je n'ai osé faire chavirer la barque lacustre de la romance humaine, mes désirs sont restés latents, dénués d'une réelle et quelconque attente autre que d'humblement flotter. Alors à défaut de pouvoir un jour l'embrasser, dans les méandres de mes pensées, je l'entends encore nasiller.
Hélyo James, 27 juin 2024