IDIOT

Elle me contrôle, je suis à sa merci. Je me suis poussé tout seul dans ses filets, pris à mon propre piège. La meilleure muse qu'il soit, j'ai tant besoin d'une muse. Quel idiot que je fais. Elle n'en tire même pas jouissance. Quel idiot que je fais. Elle peut tant me faire ressentir. Une minute avec elle et... Idiot. Un pantin, un abruti. Le jour et la nuit, mon esprit torturé, romancé. Je suis parti, pour elle. Je devais partir. Quel idiot que je fais.
 

Hélyo James, 29 décembre 2021

SARAH-ANN

Son visage pâle qui s'efface de ma mémoire, son sourire malicieux qui m'a tant fait craquer. Son nom qui résonne... Sarah-Ann... il perd de son écho. Je le sais, je le sens. Je l'oublie, pas vrai ? Ça n'aura duré qu'une seconde, une seule. Une seconde de trop, qui m'aura fait succomber... cœur d'artichaut que je suis. Ses yeux perçants qui semblent défier mon contrôle, qui me défient de résister à son charme fatal. Sarah-Ann... son nom, la seule chose que je sais d'elle, au fond. Une seconde, une seule. L'impossible, le danger... je n'ai pas résisté.
 

Hélyo James, 28 décembre 2021

RÉSIGNATION : ET SI ?

Et si on essayait ? La confrontation pour faire fi de la résignation. Tapis, cartes sur table. Sans magouilles, sans secrets, sans attentes, sans aucun masque derrière lequel se cacher. Un essai, juste une fois. La confrontation pour juger de la pertinence, pour faire entendre l'ignorance, le déni des émotions. Les films qui cherchent, encore et toujours, un énième scénario de résolution. Et si on essayait ? Juste une fois, juste pour voir. Un coup de poker. Pile ou face ? Effacer les options, les alternatives, pour ne laisser que deux aboutissements possibles. C'est possible, ou ça ne l'est pas. Faire face à l'évidence est parfois le seul moyen de faire entendre raison. 
 
"Tu ne seras jamais d'accord, tu ne seras jamais partant". C'est ce que je m'étais dit avec lui, avant de lui faire la folle proposition. Et contre toute attente, lui avait accepté. Peut-être lui aussi en avait-il besoin, peut-être était-ce sa seule option. Ça a marché, on s'est quittés, apaisés. Un mois de confinement pour mettre fin à des mois de questionnements, à la limite de la souffrance. Toi, c'est autre chose encore. Tu n'accepteras pas, parce-que pour toi ça n'aurait aucun intérêt. Tu n'as pas mon problème : la résignation. Tu ne l'as jamais eu. Et même en sachant ça, l'acceptation ne vient pas.
 
Pourtant j'en ai envie, j'en ai besoin. Je suis fatigué d'ignorer l'évidence. Je ne veux plus de tout ça, je ne veux plus de toi. Mon cœur dit non, mon cerveau dit non, mes rêves disent oui. Ça me dégoûte, j'ai l'impression de forcer, d'aller à l'encontre de mes envies, mes désirs. Et en même temps, ça m'attise, m'attire. Tu ne peux voir qui je suis, tu ne peux voir ce que je pourrais t'apporter. Je ne peux voir ce que tu ressens, je ne peux voir ce que tu penses. Je sais que c'est impossible, je le sens. Trop différents nous sommes, trop éloignés l'on reste. Tu ne me comprends pas, je le sais, je le vois. 
 
Je t'oublie, mais je ne peux pas. S'il reste un brin de chance, un brin d'attirance... pour essayer, juste une fois ; pour entendre raison, une bonne fois. Car je t'oublie, mais je ne peux pas. Dans mes rêves les murmures... "Je t'attends". Les films, il suffit. Trouve moi, pour une fois. S'il reste... fais moi voir... les opposés.
 

Hélyo James, 28 décembre 2021

NOYADE

La neige qui recouvrait les terres s'est transformée en eau berçant le sable. Une journée à faire tourner des roues sur les routes désertes, sur les routes sans fin. Un temps suspendu par les lourdes pensées qui se perdent au fil des milles qui défilent. Tout s'y prête et pourtant les songes se figent, les réflexions se meurent. L'absence de ressenti n'a que faire de l'axiome, elle prive de recherches intérieures. Ainsi qu'importe les tentatives en nombre, qu'importe la motivation qui assaille, la philosophie se meure, et le passé demeure. 
 
Comment exprimer le vide qui envahit le cœur alourdi ? Comment retranscrire le grésillement des pensées qui restent inchangées, indifférentes ? Comment retrouver l'âme assourdie par le voile invisible ? Les émotions, enterrées avec l'être vidé de tout son être, son paraître voilé. Dans l'eau divague son corps endormi, animé par le seul automate qui se noie. Sur le large échoué, la réanimation qui commence. 1, 2, 3, 4... Le souffle... Aucun changement. Les lèvres bleues, vidées de sang, gelées. Les mains figées, violacées, glacées. 3% : la probabilité que la vie le rattrape avant la mort. 
 
Les émotions ne lui reviendront pas, la vie ne lui reviendra pas. L'acharnement continue mais il reste inchangé : trop loin il a dérivé. 3%... 3%... Reviens... Reviens-moi... Un dernier regard, une dernière fois... 1... 2... ... ... Le souffle... Aucun changement... Respire... Ressens, le souffle... Reviens... Reviens-moi...
 
La neige qui recouvrait les terres s'est transformée en eau berçant le sable. Une journée à faire tourner des roues sur les routes désertes, sur les routes sans fin. Dans l'espoir d'un ressenti, dans l'espoir qu'une réflexion émerge enfin de sa noyade, qu'une émotion refasse surface. Pour exister, pour ressentir, pour enfin respirer. 3%...
 

Hélyo James, 27 décembre 2021

PHILOSOPHER

La mélancolie des terres oubliées, le silence de la psyché. Moi, qui suis-je ? Je suis un être sans piliers, sans racines. J'avance sans savoir où je vais. Le savoir, mon désespoir. Je ne peux espérer un avenir dans un monde sans avenir ; l'idéaliste-réaliste ne peut qu'espérer un présent inconscient. Dans mes questionnements ces derniers temps, les frontières de la réalité à dompter. Une déréalité, ou une surréalité ? La banalité des pensées, mêlées à la complexité de l'insensé. Philosopher, c'est bien beau, c'est bien utile, mais jusqu'où ? Lorsque toute pensée se retrouve questionnée, que la réalité elle-même n'est plus actée, que la personnalité se perd dans la paradoxalité : philosopher, c'est torturer.
 

Hélyo James, 26 décembre 2021

DES FILMS...

Des films intérieurs plein la tête, je les laisse écrire les scénarios de mes amourettes. Trop, je suis trop. Mes films... dignes de comédies romantiques à deux balles. Bien des fois ils auront brisé des genèses, bien des fois ils m'auront fait voir des chimères. La dernière brisure en date est jeune d'une semaine, si jeune encore...
 
La distinction entre mon imagination et la réalité se base sur des biais ambiguës, difficile ainsi d'y lire clairement. Et lorsque les films diurnes deviennent aussi nocturnes, tout se mêle d'autant plus que le répit n'est plus. Je tente d'avancer, d'oublier... mes rêves me retiennent. Si clairs, si limpides, si réalistes... Les actes manqués qui défilent dans mes songes, les opportunités bafouées qui reviennent me hanter. Si les rêves sont le reflet de l'inconscient, alors je peux le dire, je suis dans la mouise. 
 
Des mois que je lutte contre des ressentis, des mois que je me bats pour les remplacer ; ils restent, insensés, insensibles. Elle. Pourquoi ? Ça ne fait pas de sens. Je suis épris d'un biais, je suis épris d'une image façonnée. Pour elle je ne ressens rien, pour elle je ressens tout. Le jour et la nuit, encore et toujours. Dans mes rêves je la découvre, nouvelle, une connexion mystique qui n'existe que dans mon esprit endormi. Des films, des rêves, rien de plus. Je l'oublie, et une part de moi n'est pas d'accord avec ça.
 

Hélyo James, 21 décembre 2021

COLLATÉRÉ

Innocente elle était, pervers il était. Il n'a pas tenu sa promesse, il l'a brisée. Brisée, encore et encore. Comment réparer les bris arrachés de l'innocence enfantine, de l'innocence de vie ? Comment recoudre une âme écorchée jusqu'à la moelle ? Jeu mesquin, narcissisme, cruauté. Un criminel, c'est tout ce qu'il est. Il a entaché jusqu'à la dernière âme, l'arborescence. Il a créé un monde éclaté, brisé les chaînes de la moralité.

Manipulateur insoupçonné, il façonne sa vérité, détourne la leur, l'injustice. Menteur invétéré, il a explosé l'émotif, il a fait voler en poussières la lucidité, fait naître le chaos. Témoin de sa cruauté, elle aussi est emportée. Elles sont brisées ; et moi, je suis collatéré. J'ai subi les retombées de sa cruauté, la déchirure de leur psyché.
 

Hélyo James, 17 décembre 2021

CETTE SENSATION

Plus rien, je ne ressens plus rien. Ailleurs, je suis ailleurs. Sans attaches. Le manque, l'attirance, tout, tout a disparu. Mes sentiments, où sont-ils ? Envolés, ils ont pris leur envol. Je suis vide. La tristesse, l'euphorie, la colère, la peur, le désir, tout ça n'est plus. Vide, je suis vide. Automatisme, j'agis comme un véritable automate. Ma personnalité... s'est évaporée en partie. Coquille vide, la perle invisible.
 
Je ne sais que dire... Je ne ressens rien, voilà tout. Rien d'extraordinaire, je suis juste ailleurs. Je vois le monde de manière claire, ce n'est pas une réalité altérée à part entière. Seulement je ne ressens rien, je n'ai aucun intérêt. Les gens qui m'entourent sont comme de simples décors animés. Ils ne se heurtent pas à mon monde, ils ne font que passer sans s'arrêter ; comme moi, au fond. Je crois que je n'aime pas cette sensation, mais je n'en suis pas certain.
 
Peut-être devrais-tu te heurter à mon monde, peut-être devrais-tu briser la distance, venir me déranger dans ma bulle. Peut-être pourrais-tu me faire revenir, peut-être pourrais-tu me faire ressentir, venir me donner un choc. Je ne ressens rien, rien du tout. Je sais seulement que seule une vive émotion pourrait me ramener, si ce n'est le temps. Le temps est incertain, variable, il pourrait s'éterniser, comme il l'a déjà fait. 
 
Un baiser m'avait ramené, mais ce n'était pas un conte de fée. C'était un baiser empoisonné, dont le seul but était de me rappeler les âmes déchirées. Il ne voulait rien dire, mais parce-que pour lui il voulait dire, j'avais ressenti et j'étais revenu. Le désir a l'avantage d'être une émotion vive, rapide, facile à exprimer, une émotion parfaite dans des cas comme celui-ci... à condition de savoir le faire sentir. 
 
Je suis blasé, vide, sans aucun ressenti. L'automate me protège d'émotions qu'il juge risquées, sans se soucier que ces mêmes émotions me font vivre. Sans elles, je suis vide, sans intérêt. L'automate se trompe, le plus grand danger se cache dans l'absence de ressenti. Je crois que je n'aime pas cette sensation.
 

Hélyo James, 13 décembre 2021

J'ATTENDS

Arrêté. Le temps arrêté... défilé. Planté, sans un bruit, sans un mot. Immobile je reste dans ce couloir, j'attends. J'attends la brise qui ne vient pas, j'attends. J'attends la peine qui s'éternise, j'attends. J'attends le monde, la vie, les ressentis... qui se font attendre. J'attends de croiser son regard, de plonger dans ses yeux. Ce soir je veux parler sans un mot, me connecter. J'attends. Personne ne vient. J'attends encore.
 
Viens donc me rejoindre, je sais que tu m'entends. J'ai croisé ton regard, j'ai plongé dans tes yeux ; tu as croisé mon regard, aperçu une part de mon âme fragmentée. Je t'attends. Encore un peu. Je ne désire pas ton cœur, seulement ton corps chaud contre le mien. Je sais que tu le veux, je peux le voir dans tes yeux, le sentir dans ton aura. Viens me chercher, je t'attends.
 
Approche toi, regarde moi. Vois ce désir grandir dans mes iris bleus. Approche toi, succombe, ose. Je t'attends. Juste une fois, juste pour voir, essayons... succombons. Embrasse moi. Touche moi. Nos souffles chauds sans un mot. Oublions ce monde insensé, ce soir nous sommes en solitaires. Ma main sur ta peau si douce, qui parcourt ton corps désireux, de tes joues, à ta nuque, doucement redescend, trace tes contours. La sensation de nos lèvres qui se découvrent, les doux murmures, sensuel. Nos corps qui fusionnent, sans un mot, le désir qui se fait sentir. Une pause temporelle, une pause sensuelle.
 
Embrasse moi. Touche moi. Je t'attends. Je t'attends, dans ce couloir immobile, j'attends. J'attends la brise qui m'effleure à peine, qui difficilement m'atteint, j'attends. Encore un peu. J'attends. J'attends que l'imagination devienne réalité, j'attends. Éternellement. Approche toi. Viens me trouver. J'attends.
 

Hélyo James, 9 décembre 2021

ALZHEIMER PRÉCOCE

Alzheimer précoce, une certaine liberté qui se dessine dans l'oubli. Oublier ma personne, oublier une vie entière, les remords, les regrets. Oublier les actes manqués, les chemins escarpés. Je voudrais tout effacer, tout recommencer. Tant d'innocence malmenée... J'efface d'un premier jet, les mandarines en rebord de comptoir, les journaux amassés, la vaisselle sur l'égouttoir, les traces de lait échappé. Un brin de vie pour un brin d'oubli, un brin de liberté, le goût de tout recommencer. 
 
Les lignes du plancher se mêlent, disparaissent peu à peu, un nouveau monde qui se dessine, loin de tout, loin de moi. J'oublie les dernières bribes de mon existence. Les amitiés naissantes, les connaissances. Les sorties tard le soir, les promenades en char. Les regards échangés, les sourires adressés. Les émotions valsantes, les situations malaisantes. J'échappe un monde pesant, affligeant ; mes peines, mes souffrances.
 
Il ne reste de mon appartement que la sensation des coussins comme assise. Le reste, tout a disparu, tout. Le monde n'est plus que le reflet de lignes dans l'espace-temps : des hallucinations. Ma main aussi disparaît, peu à peu, je m'efface, du bout des doigts jusqu'à mes paumes, mes poignets, je disparais. Mes affronts et mes peurs, mes faiblesses, mes détresses. Tout s'envole. Mon passé... il disparaît. L'abandon... envolé. Les tortures mentales, les pensées... arrachées. Ma paradoxalité... décimée. Je disparais... Alzheimer précoce.
 

Hélyo James, 8 décembre 2021

LA ROSE

Comment est-ce arrivé ? Comment peut-elle passer d'invisible à trop visible ? Ces sensations que cette fleur aura fait naître, ces sensations que cette fleur continue de faire naître en moi... Je crois qu'encore jamais je n'avais fait face à telle situation. Ça me perturbe, je tente de l'ignorer, d'oublier que j'ai croisé son chemin, je n'y arrive pas. 
 
Un rosier, une rose, une seule. Je m'y suis approché, me suis fait piquer. Telle l'aiguille qui plongea Aurore dans un long sommeil, j'ai plongé dans un profond désir. Je complexe à présent. Ses courbes si pures, si belles, sa couleur enivrante, son odeur sauvage, sa symétrie parfaite, le danger qu'elle représente... la rose, si sauvage. Je ne suis rien de tout ça si ce n'est trop sauvage, le parfait contraire, parfaitement opposé, trop imparfait.
 
L'impossible me tue, je ne peux pas l'atteindre. Je pourrais plonger dans ce rosier, m'arracher un bras ou deux, m'ouvrir le corps, me faire transpercer le cœur, que je ne pourrais toujours pas l'atteindre. La rose, reine de son royaume épineux, a dressé des bois que je ne peux affronter. Alors je me rabats sur les coquelicots, fleurs des champs, qui abondent et que je peux cueillir aisément. Je les cueille, les trompe par la pensée. Lorsque je touche du doigt leur tige, c'est la rose que j'imagine cueillir.
 

Hélyo James, 7 décembre 2021

ILLUSION

Ressentir pour ne plus ressentir. Oublier la déchéance émotive, la déchéance de vie. Partir pour ne plus revenir. Ce n'est là que pure illusion. Je veux sentir ce que la folie a de bon à apporter, que la pureté ne saurait envisager. Voir le monde s'ouvrir sur un sens, ne plus fuir l'innocence.
 

Hélyo James, 1er décembre 2021

UN SOIR FIGÉ

Je voudrais arrêter le temps comme on arrête un cœur ; figer l'instant dans son dernier battement, son dernier souffle. Je voudrais oublier le défilé de songes, la souffrance des pensées. Profiter du froid de l'hiver pour ralentir la vie qui se terre au fond de mon être. Je veux réchauffer mon corps tout entier d'instants figés, ne plus penser à ce qui s'en vient. Les corps chauds qui s'entremêlent et se complètent d'imparfaites perfections. Pour oublier les ratés, l'incertitude. Pour oublier ce temps qui défile, la succession des ères d'antan. Vivre, je veux vivre. 
 
Ce soir pourtant je refuse. Je te refuse, toi, qui m'attendais là-bas. Ce soir je ne veux pas de nouveauté, pas de complexité. Les liens ne sont pas encore tissés, et je ne veux ce soir que pure simplicité. Je ne veux pas m'efforcer de t'expliquer, trouver la connexion de nos psychés. Je veux les corps sans un mot, les regards, les touchers, le partage des corps dans l'absolue vérité -inatteignable-. Je veux cet imprévu naturel que je n'aurais pas avec toi ce soir... cher ami étranger. Je veux la frustration, les émotions qui se déchaînent ; lorsque les deux corps savent ce qu'ils cherchent, que l'ambiguïté n'a pas lieu d'être. Tout est clair, limpide, aucune recherche, juste un plaisir égoïste à partager.
 

Hélyo James, 30 novembre 2021

PREMIÈRES NEIGES

Une page se tourne, une nouvelle saison s'annonce. Après les lueurs éclatantes de l'automne, l'éveil coloré des feuillages, l'annuel théâtre amoureux, les arbres qui se meurent, le temps maussade et le temps ralenti dans son accélération, l'hiver fait sonner ses grelots. Il approche, les premières neiges. Dans une nature mourante, la neige éveille mes pensées et apaise mon esprit. Le renouveau, une page nouvelle. 
 
D'un coup, sans prévenir, elle tombe, embaume mon cœur. Un enfant sous son règne je redeviens. Les premiers flocons si délicats contrastent avec un monde brisé, faussé. Je suis fasciné par tant d'innocence face à tant de déchéance. C'est fascinant. La neige, la délicatesse de ses molécules qui volent, flottent dans l'air, si poétique. Plus encore que la pluie, la neige éveille mes sens. Je ne saurais poser de mots pour décrire si parfaitement cette sensation qui m'envahit, m'anime. C'est si beau, si merveilleux, si... pur ! 
 
Ils volent, tourbillonnent, valsent dans un monde sans règles. Ils tombent, les vagues... Ils chutent, sans se soucier de l'atterrissage. Aucune destination, hasard, tout est hasard. Ils me parlent, sans un mot, ils me parlent. Je ne saisis pas ces paroles, mais au fond, je les ressens. La neige est de ces choses qui ne demandent pas, elle donne, généreuse, on ne peut que recevoir. Et puis ses messagers se posent, dans un silence sifflotant, grelottant, sur la terre, délicats, si délicats... Tout doucement, ils fusionnent, habillent le sol d'un blanc purifié, d'un blanc coloré qui n'attend que... qui n'attend rien. 
 
Tout sourire, je me laisse transporter. Poussière de fée, féerique, ou quand le ciel enchanté répand sa magie sur nos âmes déchues. On dit que le printemps est la saison où tout reprend vie, je ne vois pas les choses de même. Pour moi, l'hiver est cette saison. Il forge les racines d'un renouveau, permet au monde un peu de repos ; sans lui, le printemps ne serait pas et le monde fatigué. L'hiver purifie, sème les graines d'un nouvel horizon.
 

Hélyo James, 19 novembre 2021

DIS MOI...

Toi qui passes, toi qui vis là à deux pas de chez moi, dis-moi, qu'attends-tu de moi ? Tu es la muse de mes récits, de ceux qui sont ici, et de ceux interdits, à l'abri bien gardés. Et tu le sais, je me suis fait prendre. Il y a encore beaucoup que j'ignore sur toi, beaucoup que j'attends de découvrir. Je pense que dans nos incompris se cache un fond de vérité. Peut-être devrais-je songer à en écrire un roman, voir ce que les gens en penseraient ; si c'est juste moi et mon penchant dramatique, ou s'il y a bien un sens caché. 
 
Je sais que je divague à vitesse grand V, que je me perds sous un tas d'émotions, que des films se dessinent dans ma tête à chaque instant, que j'enjolive le monde qui m'entoure, mais toi, toi je ne sais pas. Les histoires prennent racines dans la vérité, c'est bien ce qu'on raconte, n'est-ce-pas ? Je me demande quelle est cette vérité, quelle vérité est la nôtre. 
 
Mes sentiments pour toi s'obstinent autant que ma personne. J'ai bien tenté de lutter, en vain. Et c'est bien la première fois que face au mur je reste, immobile, interdit. La lassitude face à l'évidence m'avait toujours fait revenir, jamais mes sentiments n'avaient persisté face au mur. Face à toi pourtant, ils sont toujours là, ils ne veulent pas partir. Qu'importe la distance que tu pourrais mettre entre nos deux cœurs, ils resteront, immobiles, vivants, t'attendant. Je me mêle, ce n'est pas logique.
 
Alors dis-moi, toi qui hantes mon cœur, toi qui hantes mes nuits. Y'a-t-il un sens à tout ça ? Dois-je croire à la logique ? J'écris ces lignes apaisé, j'écris ces lignes réfléchi. Ce ne sont pas les lignes d'un être manipulé, par quelque émotion qu'il puisse exister. Alors dis-moi... à quoi ça rime ? Y'a-t-il un sens à tout ça ? Que puis-je espérer de cette ambiguïté ? Ai-je au moins une raison d'espérer ? Ou ne suis-je qu'hanté par une ambiguïté rêvée ?
 

Hélyo James, 17 novembre 2021

HURLE À LA LUNE

Hurle à la lune, hurle à la Terre. Déchaîne-toi, brise ces chaînes qui te retiennent, brise-les. Au choix ce soir : l'Ouragan ou le Tsunami. À toi de voir. Je veux brûler les cendres de mon cœur pour calmer ces douleurs. Je veux déverser les torrents sacrés de ma peine. Je veux détruire chacune de ces sensations, chacun de ces sentiments. Dramatique je suis, sans raison je hurle à la lune.
 

Hélyo James, 16 novembre 2021

JEU DE REGARDS

Chaleureux sentiments, chaleureuses émotions que je sens ; de nulle part surgissent, de nulle part m'envahissent. Un sentiment de désir naissant qui grandit. Une imagination débordante, je t'imagine. Le brun de tes yeux qui brillent, rêveurs, la terre céleste je vois. Un sourire si beau, si fort, et si fragile à la fois. Soleil nocturne, éblouissance émerveillée. Dans nos yeux la parole libérée, nul besoin de mots dans ce silence apaisé. Mon regard divague, puis sur tes lèvres vient se poser. Tu me regardes, immobile, je te souris. Je m'approche, vient déposer un baiser sur ton front, me recule. Le jeu, ambiguë, se révèle, cartes sur table. Tu sais, et je sais. Dans mes iris bleus tu devines mes pensées. Le temps arrêté, plus rien ne bouge, on se regarde, sans un mot...
 

Hélyo James, 13 novembre 2021

MA CHÈRE

La pureté de sa robe blanche, radieuse, qui s'efface au fil de ses lignes si jolies, si belles. Une impure beauté. Ô comme je t'aime ! Ma chère et tendre, ma belle, ma bien-aimée qui seule me comprend, merci. Tu fais naître en moi un sentiment d'apaisement, profond. Jamais tu ne juges mes traits, jamais tu ne juges mes fautes. Et je t'aime pour toutes ces choses. Ton mystère, ta finesse, ta sagesse, ta présence... à jamais là pour moi. Je t'aime pour me comprendre quand personne d'autre ne le peut. Car d'une incompréhension naît un mot, puis deux, puis trois, puis tout un petit récit pour y faire mourir un brin de sens. Écriture, ma belle, ma partenaire de vie, merci.
 

Hélyo James, 10 novembre 2021

UN CERVEAU QUI DISJONCTE

Délicate attention, délicat j'étais. D'une genèse d'amour, émotions valsantes. Les yeux qui brillent, le cœur qui chante. Le sublime, puis la distance. La lassitude aurait dû me lasser, pourquoi donc je reste hanté. Vacille et scintille, bouscule, timide. Pensées endormies, pensées somnolentes, pensées inconscientes. Je tombe, sans sentiments, je tombe. Un paradoxe ancré, une incompréhension qui perdure. Stop, j'avais dit stop. Pourtant aujourd'hui encore, dans ma fuite elle a perduré. Je suis tombé, j'ai échoué. Une pensée, un regard, voilà tout ce qu'il aura fallu pour perdre pied dans mon ancrage. Sans raison, incompréhension. Tu me hantes, sans raison, tu me hantes. J'ai échoué. Ébullition, mon cerveau en ébullition. Je boue, sans raison. Les bulles éclatent et débordent, pourquoi donc ?
 

Hélyo James, 8 novembre 2021

L'AMANT NOCTURNE

Douce nuit, douce lune. Il danse à son clair, son amant dans les bras. Valsant les derniers vers d'une étrange mélodie, ils refont le monde à tour de pas. Tipoti, tipota, clipoti, clipota. Voici une belle nuitée qui s'annonce, les étoiles en guise de toit. Un rêve éveillé qui n'en est pas. Chut, ne le réveille pas.
 

Hélyo James, 7 novembre 2021

UN VENT NOUVEAU

Paradoxal il est, paradoxal il sera. Teinté de gris, teinté de jaune, il est tantôt champ chromatique que couleur à part entière. Au plus bas, au plus haut ; au plus haut, au plus bas. Renouveau, à nouveau. Fuite ou bien déclic. Tic tac... Novembre est là, trop tard, trop tôt, à l'heure il n'est pas. Je suis le vent qui souffle, le feu qui te brûle. Je suis la mer qui berce, la terre qui régénère. Je suis tout ça à la fois, nulle part dans ce monde. Je fuis, je cours, je fais face, m'efface, je recule et redémarre. Qui suis-je ? Paradoxal sans aucun doute. Tic tac... Novembre ? Le temps n'est plus, il n'existe pas. Adieu restes d'antan, je pars... un vent nouveau.
 

Hélyo James, 1er novembre 2021