MIROITÉ

L'araignée tisse sa toile dans la forêt du temps perdu, dans la nuit claire obscure mon esprit divague et j'erre sans but. C'est lors de mirages que j'aperçois le rivage, c'est lors de ces enlaçades que s'en va mon air maussade. Où que j'aille je sens et ressens, les histoires que l'on conte, les sentiments que l'on dompte. Le soir, dans mon miroir, c'est un autre monde que je vois, c'est une autre histoire qui s'offre à moi. Ma brosse à dent dans les mains, son beau sourire en coin, ne dis rien, tu sais bien que c'est vain.
 
Hélyo James, 29 mai 2022

LES REFLETS

Je me questionne, et ça tourbillonne. Le pourquoi du comment, le comment du pourquoi. Toutes ces questions sans réponses, toutes ces choses, ces évidences... Il est si simple de s'emmêler, si simple de se perdre. Je rêve et je rêve encore, sans cesse je rêve de toi. Je rêve de tes yeux, de tes joues rosées, de tes lèvres envoûtantes, de ta voix qui résonne, de ton ventre musclé, de ton corps si parfait. Je rêve par-delà la raison, de ce monde qui me rend fou. Je rêve d'une fuite parfaite, d'une paix parfaite. La paix parfaite n'existe pas, n'est-ce pas ? Les nuances font illusion, les nuances font tourbillon. Et je rêve d'un impossible, un rêve irrépressible. Toi, là-bas, dans cet autre monde... Dis-moi... Rêves-tu de moi ? Apparaissons-nous dans nos songes comme dans l'antre de nos reflets sur le miroir de nos psychés ? Dis-moi... Sommes-nous damnés ? Serait-ce notre prix à payer pour une si grande lucidité ? Dis-moi... Un jour... Seras-tu las de moi comme je le suis de te vouloir ? Seras-tu las de moi comme je le suis souvent de moi ? Seras-tu las de moi au point de ne plus jamais me voir ? Serons-nous seuls dans ce miroir qui ne demande qu'à être brisé, vers cet autre monde qui parfois semble si parfait pour cette fuite tant rêvée ? Tu sais, au fond, tu n'es que le reflet de ce que j'ai tant désiré. Tu n'es que l'image maudite qui me retient d'aimer, le prix à payer pour une vie à inspirer. Je t'aime, mais je te hais. Pour ces questions sans réponses, pour toutes ces choses, ces évidences. Je t'aime, mais je te hais.
 
Hélyo James, 17 mai 2022

ALLÉE DE L'IDYLLE

Dans l'allée mes pas résonnent, sur les pavés je m'abandonne. Le ciel tacheté de blanc, je les regarde sur ce banc. Moi, lui, elle... au fond que d'histoires enfantines, d'inoubliables comptines. Pourquoi chercher le sens, quand je retrouve mon innocence, que je brise enfin mon silence ? Les mots n'existent pas, pas pour tout ça. Les mots pour une fois me sont futiles, si futiles qu'ils en deviennent hostiles. Je n'ai que faire de comprendre, c'est un rêve à s'y méprendre. Le vent siffle l'idylle et je m'envole sur cette île. Mais sur l'île s'abattent torrents, et je ne peux affronter les courants. C'est une règle, c'est légion. C'est espiègle, non sans bâillon. Mais qu'importe quand dans mon cœur je porte cette sensation si forte. Cette sensation de paix, cette sensation si vraie, où tout est à sa place, où l'on refait surface. Alors dans cette allée je trace les premiers pas de grâce. Je respire l'instant, j'interromps le temps. Je n'ai que faire du sens, j'ai trouvé notre innocence.
 
Hélyo James, 11 mai 2022

MON UNIVERS

Traînée de lumière dans l'horizon si clair,
Avalanche de poussière au fin fond de l'univers.
Et je me perds et je me perds, je perds cette guerre en un éclair.
La guerre d'amour au goût amer,
La guerre tout court aux mille prières.
Adieu poussière d'étoiles, adieu lumière d'antan,
Je valse sur la toile, je valse avec le temps.
 
Hélyo James, 2 mai 2022